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Atelier N°1 - 2016
1°) D’après les rimes de la fileuse de Paul Valéry
J’ai croisé
Marie Dodeline
Un peu grisée
Mais si câline
Souvent évasive
Elle s’incline
Sa langue vive
Me devine
Elle arrose
Sa fille oisive
Qui se repose
Sur la rive
La nuit étoilée
Chasse le rose
D’une larme isolée
Petite chose
Sa jolie tresse
Suit l’étoile qui a filé.
Fini la paresse
Il est temps de se lever.
Marie, peu crédule
Tente une caresse
Mais les yeux au crépuscule
L’enfant crie sa détresse
La taille ceinte
Du petit qui la brûle
Elle pensait être sainte
Pas une trainée qui hurle
Elle se rappelle son haleine
Et sa sinistre étreinte
Elle se consume dans la haine
D’une passion qui s’est éteinte
Maridan 1/02/2016
1b°)
Sur la croisée,
je dodeline,
l’âme grisée
Sur sa bouche câline
D’une douceur évasive,
Je m’incline.
Je ne suis plus si vive
Quand son désir m’arrose,
Je deviens oisive
Et tandis que je me repose
Sous la nuit étoilée,
Mes joues se couvrent de rose.
En tête, Une pensée isolée
Virevolte et tresse
Ma passion filée
J’aspire à la paresse
Devenir crédule
Encore une caresse
Pour magnifier mon crépuscule.
De son ardeur, je suis ceinte
Et son amour me brûle.
Je ne suis pas une sainte,
Je perds haleine.
Dans ses bras, je me suis éteinte
Sur une couverture de laine.
Maridan 1/02/2016
2°) Paroles de moineaux
Allons bon ! Voilà les deux poules qui la ramènent. Pas moyen de roupiller tranquille. Dès que leur mémé sort les nourrir, les voilà qui caquettent, courent dans tous les sens telles deux hystériques. Heureusement dès que la mémé rentre, mes copains et moi, nous filons leur piquer des graines.
Le problème, c’est qu’on est nombreux maintenant à guetter le casse-croûte. Les plus audacieuses, ce sont les tourterelles qui viennent se poser directement entre les pattes des poulettes. Elles sont drôles, celles-là, toujours deux par deux, tel un vieux couple. Les deux bécasses les laissent faire.
Puis c’est au tour des pies. Ces vilaines là, elles font fuir tous le monde. De vraies garces, c’est moi qui vous le dis. L’autre jour, elles s’étaient mises à deux après le chat. Finalement, c’est la grosse poule qui est venue lui prêter main-forte. Depuis, ces deux-là sont copains comme cochon. Ils sont d’ailleurs rouquins tous les deux.
Nous on rapplique dès qu’elles disparaissent. Mais nous avons à peine grignoté trois graines que les voraces débarquent. Ceux-là, on ne peut pas les voir. Les passereaux sansonnets. Ils bouffent tout. Pas une miette qui leur échappe, et en plus ils débarquent en légions serrées. Nous on s’efforce de grappiller ce qui reste. Malheureusement, un malheur ne venant jamais seul, ce sont souvent les mulots qui terminent le festin.
Enfin, tout n’est pas si moche dans ce petit jardin. Figurez-vous que ce matin, je me suis fait un nouveau copain. Un piaf aussi petit que moi, mais tout vert et jaune. Très mignon. Je ne sais pas d’où il vient, mais il est vraiment chouette et en plus, il chante bien. Tiens mémé reviens donner du rab à ses poulettes. Alors, pardonnez-moi, mais j’y retourne en vitesse.
3°) Questions au politique de votre choix
Dites-moi, Monsieur Hollande, comment comptez-vous relancer l’emploi en France ? Jusqu’à présent, vous nous avez prouvé » qu’en la matière, vous étiez totalement incompétent. Et je ne crois pas me tromper en le répétant un con pétant.
Il se trouve que sans dents par votre faute et celles de vos copains de l’industrie agroalimentaire, il ne l’en reste pas moins, une furieuse envie de vous mordre là où cela fait mal.
« Moi président ! » Tu parles d’une ânerie. Vous avez mis la fonction présidentielle à la poubelle en nous abreuvant de vos déboires de braguettes. Deux furies qui se rêvaient première dame et se sont entretuées de façon grotesque sur les réseaux sociaux, et tout cela pour finir dans un mauvais vaudeville avec une actrice qui raconte toujours sur la toile que vous êtes un gourmand mal sapé.. Pas la peine de le dire, nous on le sait depuis toujours. Ce n’est pas pour rien qu’on vous a baptisé Flamby.
Enfin, c’était important qu’elle le dise, on ne l’avait pas deviné !
4°) ronde de mots
Le professeur de sciences entre dans la salle où une vingtaine d’étudiants l’attendent. Sur le mur du fond, une immense publicité pour l’iPhone 6. Allergique aux nouvelles technologies, il se demande combien de temps les ragots qui circulent sur son compte vont être relayés par ces maudits engins.
Il déteste ce job, mais il faut bien faire bouillir la marmite. Le ragoût de sa Lolita le répugne au plus haut point. Ce soir, c’est jour de paie. Il achètera un poulet fermier.
Jour après jour, Lolita, sa femme a réussi à le démolir. Lui qui l’a installé dans une jolie chaumière (son rêve disait-elle) pour l’aimer jusqu’à la fin des temps. Jour après jour, il avait fini par comprendre qu’elle ne le ferait plus jamais voyager. Elle n’avait jamais aimé que son compte en banque et son frère qui l’avait quitté après lui avoir fait cadeau du polichinelle qui, aujourd’hui, l’appelait papa.
C’était pour ce petit homme qu’il continuait à travailler comme un forçat. Pour le plaisir d’entendre son gamin lui dire ; « papa, je t’aime plus grand que l’univers ».
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