• Atelier 97 à 100 chez ghislaine

    Le plus important n’est pas de paraître, mais d’être. Cela je ne l’ai compris qu’après un cancer du sein à cinquante ans. William Shakespeare écrivait en son temps « être ou ne pas être, telle est la question ? », mais ne passons-nous pas à côté de notre vie à essayer de plaire à tous et sans discernement ?

    Certains sont à l’aise en toutes circonstances, d’autres ne trouvent jamais leur place, ce fut souvent mon cas !

    Foudroyée par l’annonce de son cancer, je suis là, seule dans cette salle où son corps repose. Il a fait place nette avant de partir, et je le soupçonne d’avoir préparé ce départ. Dans sa chemise verte, j’ai trouvé tout ce qu'il m’avait dis, pour m’occuper de ce qui serait nécessaire à la femme de ta vie.

    Le produit d’une vie d’économies, mais aussi tous ses petits travers. Des cartes grises à son nom, ou pas, des relevés de comptes de plus de 30 ans, qui ne servent à rien d’autre qu’à encombrer des tiroirs et qui auraient dû finir au feu depuis bien longtemps.

    Mais dans tout cela, pas trace de la promesse que « LUI » m’avait faite, celle de lui dire enfin… les mots qu’il espérait, qu’il attendait avant son départ.

    Il a sacrifié ses deux enfants pour l’amour de cette femme qui a voulu des enfants par caprice pour avoir la fille dont elle rêvait et qu’elle n’a pas eu. Alors vous avez continué à être un couple, mais pas trace d’amour pour le seul fils qui lui restait et qui a été sacrifié jusqu’au dernier jour et ce même après qu'il m’ait arraché la promesse de prendre soin d’elle. Il n’a même pas eu la dignité d’offrir à son fils qui aujourd’hui encore s’occupe, à sa place, de la femme qui l’a torturé toute sa vie durant et qui le méprise aujourd’hui encore, les 3 petits mots que je lui avais demandés.

    Avait-il le droit, jusqu’à son dernier souffle, de lui refuser cet apaisement ? Non, il a préféré lui arracher le cœur une dernière fois, et malgré moi, je le méprise pour cela.

    Mon esprit de liberté me crie de lui hurler dessus et de rejeter ma promesse, comme « LUI » l’a fait. Égoïste, saligaud ! L’amournest une vertu qui se conjugue au pluriel, plus on en donnes, plus ou en reçoit. Mais lui et elle, n'étaient que des scélérats. Vous n’avez pensé qu’à vous, à vos petites personnes et vous avez sacrifié vos deux fils sur l’autel de votre prétendu amour. L’amour est une richesse inépuisable, je l’ai fait graver sur sa tombe, pour qu'il n'oublie jamais. Ce n’est pas un sentiment médiocre qu’on ne consacre qu’à un seul être en se moquant du reste du monde, même quand ce monde ce sont deux enfants rejetés, repoussés, sans aucun scrupule.

    Son fils, seul survivant, a passé sa vie à attendre en vain qu'il lui dise qu'il l’aimait, mais il en a été incapable. Il n’avait aucune valeur à ses yeux, sauf quand il a compris qu'il allait mourir, et là encore, il a osé le mettre à contribution. Toute sa vie, il a juste été le larbin qu'ils pouvaient utiliser sans bourse délier. Quand il a commencé à travailler, vous avez exigé qu’il vous donne la moitié de son salaire, sans pour autant le remercier, mais en continuant à le harceler, à lui hurler dessus et à le mépriser.

    Il avait trois petits mots décisifs à lui dire « je t’aime ! » mais il les lui a refusés. Une fois de plus, il n’a pensé qu’à elle, laissant son fils le cœur en miettes et l’âme en déroute. Un môme inconsolable sacrifié sur l’autel de vos vanités. Lui, il va poursuivre sa route. Là où il se trouve à présent, il a retrouvé son premier fils, sacrifié à votre égoïsme. Celui-ci, vous avez réussi à le tuer.

    Aujourd’hui, ton fils et moi, sommes condamnés à subir le fardeau que tu nous as laissé en partant. Depuis trois mois, nous gérons tout au quotidien. Cette femme que tu prétendais aimer et que tu ne supportais plus à la fin, tu l’as rendue alcoolique, mais j’ai réussi à la libérer de cette addiction. Contrairement à lui qui prétendait l'aimer, je lui parle gentiment, je la pousse à faire des choses qu’elle ne faisait plus, parce qu'il n’avait pas le courage de lui dire qu’elle était malade. Elle est heureuse de m’aider, elle ne se sent plus inutile. Elle s’est, de son propre chef, soumise à mon autorité, car elle a compris que j’agissais pour son bien, contrairement à lui. Les gens ont toujours eu une haute opinion de lui, mais ils ignoraient qui il était vraiment.

    Contrairement à lui, « MOI » je tiens la promesse que je lui ai faite, je prends soin de sa femme, et ce malgré toutes les horreurs que j’ai eu à supporter tout au long de ces années de votre part, car agir de la même façon que toi serait indigne de nous.

    Le hasard ne fait pas toujours bien les choses, mais en ce qui concerne ton fils, il m’a mise sur sa route et nos cœurs se sont reconnus. Nous étions deux gosses martyrisés, nous sommes devenus une famille aimante et ce malgré toutes vos tentatives pour nous séparer. Votre fils m’a réparée, reconstruite et j’ai tenté d’apaiser son cœur brisé. J’ai côtoyé de nombreux chefs d’entreprises. Certains se prenaient pour des dieux, d’autres étaient des caractériels, des tyranniques ou des manipulateurs, mais bien souvent ceux-là étaient des carpettes chez eux. Il était de ceux-là, grande gueule devant les autres, mais chiffe molle devant elle. Lâchement, il n’a jamais défendu tes enfants.

    Si seulement, il avais observé la mine de ses gosses lorsqu'il revenait du travail, mais non ! Année après année, méthodiquement vous avez continuer à les casser, à les humilier. Elle savait si bien grimacer pour t’attendrir et lui, pauvre sot, tu les battais sans raison, parce que ton fils à la question stupide qu’elle lui posait « tu préfères ton père ou ta mère » répondait sans hésiter « mon père » (et pour cause, elle hurlait tout le temps.) Il rentrait du travail et il a massacré son fils qui avait osé dire qu'il l'aimait plus qu'elle! Horreur ! Il avait osé l'aimait plus qu’elle !

    Il a été un père indigne qui n’avait que deux passions sa femme et le fric. Sa femme, je pouvais comprendre, mais votre amour pour l’argent, je n’ai jamais compris, il a faussé toutes vos relations avec les autres.

    Les symptômes de vos sévices sont inscrits dans la chair de l’homme que j’aime et jamais il ne pourra s’en défaire puisqu'il lui a refusé cette délivrance en se taisant. Je trouve cela très vilain de sa part, mais qu'il se rassure, je garderai le silence sur sa lâcheté, car aujourd’hui, je me sens enfin libérée de ma promesse, j’ai fait tout ce que je lui avais promis, j’ai pris soin d’elle et à présent d’autres vont prendre le relais, afin que j’offre à ton fils des vacances bien méritées après ces trois années infernales et ces trois derniers mois épuisants pour nous deux qui n’avons plus de vie depuis son départ.

    Aujourd’hui enfin, nous sommes libres de nous aimer et d’aimer nos enfants et petits-enfants. Et je vais lui faire une promesse, quand nous nous reverrons, car je sais que ce sera le cas, il devra dire ces mots qu'il n'a pas eu le courage de dire, car il n'aura pas le choix, le ciel n'aime pas les tortionnaires.

     

    Maridan 1/07/2019 

    « Le défi de GigiATELIER 11 - 2020 »
    Partager via Gmail Yahoo!

  • Commentaires

    8
    Lundi 28 Septembre 2020 à 10:16

    Je remonte le temps...

    Le passage du "je" au "elle" m'a un peu déstabilisée en me faisant m'interroger : de qui lis-je l'histoire ?

    Mais ce qui reste au final est une intense douleur et un sentiment de trahison et quand celle-ci se cache derrière l'amour, elle est dévastatrice !

    Un texte terrible !

    Bisous !

    7
    Vendredi 17 Avril 2020 à 20:59
    Oh quelle histoire que tu as vécu... Et pourtant tu as décidé de l aider... Quelle âme charitable tu es. C est tout a ton honneur... A bientôt
    6
    Golondrina63Auv
    Mardi 4 Février 2020 à 15:45

    Un texte qui sent le vécu

    La haine , l'amour ça ne fait pas bon ménage 

    Relativiser à froid 

    Et repartir sur de bonnes bases 

    La maladie n'explique pas tout , il vaut mieux prioriser la sérénité pour cimenter de bons sentiments 

    Mais ce n'est pas facile ...

    Bonne journée 

     

    5
    Samedi 11 Janvier 2020 à 15:55

    Merci pour le passage sur mon blog, j'ai lu ce texte avec attention et j'ai parfois cru y reconnaitre mon père qui a abandonné sa famille quand j'avais 10 ans pour une autre femme. 

    Bon week-end

    4
    Samedi 10 Août 2019 à 15:41
    Renee

    Hou la la, haine amour se mélange dans ce texte qui j'espère n'est que fiction...

      • Dimanche 11 Août 2019 à 19:17

        Non c'est la réalité, même si aujourd'hui cette femme est devenue adorable, la maladie lui a ôté cette haine qu'elle nous vouait sans raison et je prends beaucoup de plaisir à m'occuper d'elle, même si cela nuit à ma propre santé. Je cherche une maison qui ne profitera pas d'elle, car jusqu'ici, je ne vois que des mouroirs et je ne me sens pas le courage de l'abandonner la dedans.

         

        Bonne soirée

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    3
    Lundi 5 Août 2019 à 08:57

    Des mots libérateurs  mais aussi accusateurs de raison en vérité !!

    Quelle promesse que celle çi qui a engagée tant de choses, et des vies sacrifiées pour un temps......

    Comme je comprends chaque mots Marie...........

    C'était pour l'atelier 97 je vois. Je ne vais pas mettre au récap tu sais car il est passé depuis tès longtemps

    et il ne sera pas lu plus que cela ...........Mais je vais le mettre au 102 en précisant que c'est le 97 en retard......

    Plein de gros bisous ma chérie

     

      • Dimanche 11 Août 2019 à 19:15

        Merci ma bichette

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :