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Défi 40 de Mil et une
Il y a bien longtemps, j’étais un très vieux chêne. Mes racines plongeaient profondément dans le sol et me liaient à mes congénères. Grâce à cela, nous pouvions communiquer ensemble, nous soigner les uns les autres et la forêt était notre famille. Au fil des siècles, j’ai vu les hommes devenir de plus en plus nombreux et prendre de plus en plus de place.
Un jour, la lune est venue éclipser le soleil et le cauchemar a commencé. Un chamane leur a dit qu’il fallait couper des arbres pour produire des légumes et nourrir leurs familles. Alors, ils se sont mis à détruire nombre de mes frères et petit à petit la forêt s’est clairsemée.
Je me rappelle la voix de baryton du barde qui célébrait avec fougue le massacre de mes amis. Ce vieux filou à la barbe blanche et aux cheveux poivre et sel, pour une raison que j’ignore, déclara que je devais disparaître, moi aussi.
Une fée de mes amies empêcha ce drame en me transformant en un homme de bois attaché solidement au sol de ma douce forêt. Devant ce miracle, les hommes s’agenouillèrent devant moi et le barde fut exclu de leur tribu. Il déploya avec force toute sa diplomatie, mais ne réussit pas à se soustraire à son châtiment.
Après son départ, le souffle salvateur du vent vint me caresser et renforcer mon aura. Mais mon feuillage et mes branches me manquaient terriblement. Heureusement, mon système racinaire avait survécu à ma métamorphose et je pus ainsi éviter l’exil qui m’aurait détruit aussi sûrement que l’abattage. Mes amis me transmirent un peu de leurs forces et renforcèrent mon âme qui se serait perdue sans eux.
Aujourd’hui, mes vieux compagnons font parfois preuve de jalousie devant l’adoration que me portent les hommes. Cependant, ce matin, après des siècles, j’ai senti l’éclosion d’une feuille. Et vous savez quoi ? Cela m’a rendu follement heureux.
Maridan 3/10/2017
Le blog de Mil et Une : http://miletune.over-blog.com/
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Commentaires
Je l'ignore ma douce, les mots et les images font naître des histoires en moi. Je n'ai jamais réfléchis au pourquoi ni au comment. Cela vient c'est tout. J'ai écris deux contes aujourd'hui. Dès que je les aurai saisi, je les posterai. Gros bisous ma douce.
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Coucou Maridan
Je reste sans voix devant ce texte sublime...je te dis bravo...j'espère que tu vas...
Je ne sais pas si tu as vu mais je reprends mes défis, un petit jeu très simple...
bisous mon amie
Je file le voir, peux-tu me redonner ton adresse blog, je ne suis pas très douée sur eklablog. En général je passe par Ghislaine qui les a regroupés, mais je n'arrive pas à trouver directement les tiens. Y-a-t-il un lien direct ? Bisous Arlette et merci