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Par M-Gyres le 15 Mai 2017 à 08:06
Une silhouette diaphane, une pâleur spectrale, perdue au cœur de ce paysage de limbes, elle avance ombre désincarnée. Ce matin, la vision de son visage dans son miroir l’a ébranlée. Un instant, elle s’est crue morte et en route pour l’au-delà. Pourtant, jamais, elle n’a songé à abandonner. Elle est plutôt du genre à saisir la vie. La cause en est simple, elle porte l’enfant de l’ordure.
L’innocence qui palpite en elle lui demande une chance d’avoir sa propre destinée. Aujourd’hui, le froid est intense. Il fait circuler le sang dans ses veines.
Rentrée chez elle, le feu palpite dans l’âtre. Lentement, elle sent ses muscles se détendre et la chaleur la soulage de ses tensions. Elle repasse alors devant le miroir. Son reflet a changé. Ses joues sont bien rouges et dans ses yeux, la flamme s’est rallumée. Oui cet enfant vivra et elle lui fera une belle vie.
Maridan (publié sur mon blog Catherine Gris Misery le 13/10/2016 suite à un atelier de la Fée Capucine et de Nathie13or)
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Par M-Gyres le 27 Avril 2017 à 18:24
Malicieuse et mignonne la menue Mireille musarde et minaude en menant son Michel par la main au Marché de Montpellier. Lui mâchouille un chewing-gum et macule son maillot mauve tout juste sorti du magasin militaire où il a magouillé pour échanger une machine à malaxer contre la jolie maille de ce maillot.
Après bien des malheurs, il a réussi à maigrir, mais manger reste un maléfice pour lui. Maçon depuis maintenant plusieurs mois, il essaie de se maintenir sans se maltraiter. Maîtriser ses accès de malbouffe est manifestement malaisé.
Avant de venir ici, Mireille travaillait à la Mairie de Marseille, mais elle avait demandé sa mutation, car les mecs mataient ses miches en permanence et les maquereaux du vieux port l’auraient bien mis à michetonner avec la mère maquerelle, Michelle la méchante et moche mégère qui l’avait repérée.
Manger avec le maire, le voir mâcher ses moules avec des manières bien peu masculines, puis le voir malaxer le pain en mouillant le tout avec sa bave, sentir sa main macérer sur la sienne, puis l’essuyer sur sa marinière. Tout chez ce minable lui donnait une envie furieuse de se magner à obtenir de ce manipulateur le mandat qui la conduirait à Montpellier. Bien qu’elle l’ait malmené, il ne manifesta pas rancune, ne mégota pas sur sa prime de départ et manifesta même à son égard de mansuétude. Manipuler et manœuvrer pour obtenir gain de cause, elle avait appris à ses côtés. Elle sortit du restaurant, rejoignit les marins Marco et Miguel avec qui elle se marra en racontant les mimiques du maire qui la matant roulait ses mirettes en tous sens.
Morts de rire, ils lui proposèrent de la rendre maman pour dégoûter tous les mâles en chaleur de Marseille, mais leur dit-elle son cœur n’était qu’au merveilleux Michel.
Maridan 26/04/2017
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Par M-Gyres le 26 Avril 2017 à 20:02
Et voilà que la bouche du médecin
délivre la sanction inattendue
Venue pour un méningiome bénin
Je repars avec une tumeur mal venue
Le fait sans doute aurait voulu
Que je me recroqueville vaincue
Mais ceux qui me connaissent me savent têtue
J'ai levé mes yeux au ciel et sourit à l'ange venu
Ne t'en fais pas petit père
Mon heure n'est pas encore venue
Et il me reste tant à faire
Comme ces mots posés pour être lus
Car ils sont nombreux mes rêves
Comme finir l'Odyssée de Belangèle
Alors je m'accorde une trêve
pour admirer les merveilles de notre Terre, si belle
Maridan 26/04/2017 18h
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Par M-Gyres le 22 Avril 2017 à 20:46
Toi ma terre
Toi qui assures ma stabilité
Toi que de tous temps, j’ai aimé.
Toi qui as su me redonner
Le goût de vivre et d’aimer
Toi sur qui je porte mon regard
A chacun de mes coups de cafard
Toi qui éloigne le brouillard
Tu me donnes à nouveau l’espoir
Voir ton ciel qui s’éclaire
Entendre couler tes rivières
Naviguer sur tes océans
Toi, seule au milieu du néant
Toi qui nous donnes à manger
Toi qui qui sait nous faire rêver
Toi qui ne réclame jamais rien
Et pour qui nous sommes des vauriens
Ma chère Gaïa, je t’aime au-delà des mots
Pour la grandeur de ton monde si beau,
Pour la fraîcheur de tes bois et forêts
Que certains veulent raser
Je sens gronder depuis quelques temps ta colère
Je vois un peu partout se lever l’enfer
De tes inondations qui lavent tout
Et laissent les humains à genoux
Mais ce sont toujours les mêmes malheureux
Qui pâtissent des désordres des nantis chanceux
L’homme semble avoir décidé de d’anéantir
Moi, j’espère partir avant de te voir mourir
Oeuvre de Siudmak
Maridan 22/04/2017
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Par M-Gyres le 20 Avril 2017 à 14:33
http://quaidesrimes.over-blog.com/2017/03/defi-n-des-croqueurs-de-mots184.html
phrase du début :"Je ne sais pas trop par où commencer". Philippe Claudel - Les âmes grises.
Phrase de fin : "Car c’est la suite de l’histoire qui importait. Et ils étaient d’accord pour l’écrire ensemble. " Guillaume Musso – l’instant présent
"Je ne sais pas trop par où commencer".
Faut-il tout dire en vérité ?
Je suis bien loin de le penser
Car chacun a ses propres secrets
Cela a commencé par une histoire d’amour
Celles qui après vous avoir rendu heureux
Vous laissent un goût de cendres et le cœur lourd
Celles qui mettent en vous une douce chaleur
On se croit alors maître du monde
Les heures deviennent des secondes
On est emporté comme dans une ronde
Avant de plonger en des eaux trop profondes
Mais aujourd’hui, après bien des déboires
Ils ont décidé de renouer avec l’espoir
Ne plus se laisser abattre à coup d’idées noires
Ouvrir leurs cœurs et leurs yeux pour tout voir.
Car c’est la suite de l’histoire qui importait
Pas les aléas nauséabonds du passé
Ils étaient d’accord pour l’écrire ensemble
Et à cette belle idée leurs mains jointes tremblent
Maridan 20/04/2017
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Par M-Gyres le 20 Mars 2017 à 15:30
Écoute chuchoter la ballerine
Elle ne fait que penser à ses rêves
Oubliant la décence, elle fulmine
Dans ce décor somptueux, elle s’élève.
Mais une ombre obscurcit son regard
Son cœur est amer, car on l’a flouée
Trop de sous-entendus parlent de Bernard,
Mais en sa présence, nul ne veut parler.
Elle n’est plus une étoile de l’opéra
Il n’est plus sage à son âge de rêver
Le bellâtre n’était qu’un scélérat
Elle part à la campagne pour l’oublier.
Maridan 18/03/2017
Sujet proposé par : http://miletune.over-blog.com/tag/les%20sujets/
et par : http://ghislaine53.eklablog.com/atelier-de-ghislaine-c28669842
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Par M-Gyres le 14 Mars 2017 à 19:52
http://chezassoulawarda.canalblog.com/
Éveil à la vie
Ce matin, il a entendu son réveil
Et comme lui, la nature s’éveille.
Sur un abricotier, un joli bourgeon
Et près du feu, son ami le forgeron.
Sa femme porte une robe verte
Qui le distrait et cause sa perte.
Car cruelle est la nature
Pour les êtres immatures.
Telles les fleurs issues de la neige, frêles crocus,
L’homme a vu partir sa belle avec le beau Marcus !
Les yeux dans le vague, il admire la douceur
De cette journée sans grosse chaleur.
Il chasse sa tristesse au jardin
Et en oublie aussitôt son chagrin.
Quelques jolis narcisses jaunes
Finiront piétinées par la faune
Et avec elles s’envolera sa peine
Comme toutes ses pensées vaines.
Car à quoi bon se lamenter
Quand tout autour, la vie se met à chanter
Il écoute le vent qui murmure
Bois l’eau qui coule si pure
Au fil des jours les couleurs reviennent
Et il sort danser une valse de Vienne
Maridan 14 mars 2017
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Par M-Gyres le 27 Février 2017 à 15:31
http://feecapucine.eklablog.com/atelier-chez-fee-capucine-a128280872
J’ai longtemps écouté les autres parler de tout et de rien. En silence, je les observais, me demandant ce qui les poussait à agir. Moi, souvent cachée derrière un livre, je contemplais la façon dont chacune de leurs actions induisait une réaction.
Pour la plupart des gens, ce qui compte c’est le verre à moitié vide. Moi, c’était toujours le côté à moitié plein que je voyais. Malgré les aléas de mon enfance, j’avais depuis longtemps opté pour la beauté de cette vie. Il me suffisait de voir un magnifique lever de soleil pour que toute ma journée soit embellie.
Un matin ou, une fois de plus, j’avais pris une correction sans raison de la part de mon père, j’étais partie me promener le long de la Corniche à Sète. Là, j’avais surpris un homme qui sortait son voilier avec sa femme et ses trois garçons.
« Hissez les voiles, barre à tribord. Attention Ludo, vérifie l’annexe, elle est mal attachée. »
J’avais eu une envie folle de partir avec eux. Ils semblaient si heureux de partir tous les cinq. Moi je me sentais nue, sans attache. Mes racines ne s’étaient jamais plantées dans le giron familial. J’étais « l’accident ». Mes parents m’avaient trouvée dans une poubelle. Etc. Toute mon enfance avait été jalonnée de ces bêtises et je m’étais construite à travers mes lectures. Ma vision du monde était certes légère, puisque nourrie de lecture, mais elle provoque encore en moi des désirs inassouvis, tant de rêve d’évasion qu’aucune chaîne, aucune limite ne me feront jamais renoncer à mes rêves.
Lorsque j’ai fini par rencontrer celui qui m’a offert un amarrage dans le sol fertile de son cœur, j’ai su que j’étais enfin arrivée à bon port. Son premier cadeau fut un joli pendentif avec le symbole de l’infini. Aujourd’hui encore, alors que mon amour s’est éteint doucement dans mes bras, ce collier me procure toujours la même impression. L’amour ne finit jamais, il nous accompagne jusqu’à notre dernier souffle.
Maridan 27/02/2017
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Par M-Gyres le 14 Février 2017 à 08:59
Te souviens-tu de ce vent d’autan qui balayait la montagne ce jour-là ? Tu portais ta jolie robe blanche de broderie anglaise et les bouquets de violettes qui ornaient ta tenue faisaient écho aux champs de lavande qui embaumaient la montagne noire tout autour de nous.
Avant de te rencontrer, je n’avais jamais été heureux. C’était sans doute dû à la folie de ma mère qui nous avaient éloignés des gens du village. La maladie fait peur aux ignorants.
Ce matin-là, une fois de plus, j’avais quitté le chemin balisé pour m’enfoncer dans la forêt de pins. Malheureusement, j’avais fini par me perdre et une ronce, plus sournoise que les autres, me causa une blessure assez douloureuse. Je n’avais rien sur moi, pour me désinfecter. Mais le cri que j’avais poussé, lorsqu’elle avait déchiré ma cuisse, t’avais donné une idée de ma présence. Tu appelas et je te répondis, satisfait à l’idée que toi, au moins, du devais connaître les lieux.
Je ne m’attendais pas à ce que je découvris alors. Lorsque je t’aperçus, surgissant au-dessus des ronces avec ta longue chevelure bouclée d’un roux flamboyant, je fus saisi d’un amour instantané.
Cela fait vingt ans aujourd’hui et la flamme qui s’alluma ce jour-là, ne s’est jamais éteinte. Fasse le ciel qu’elle nous consume encore de nombreuses années. Bonne Saint Valentin, mon amour.
Maridan 14/02/2017
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